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[외신기자클럽] 신체 장애와 영웅주의 (+불어원문)

신체 장애로 분단국의 비애와 박탈당한 삶 표현하는 한국영화

<오아시스>

지난주, 관광일주 여행의 코스에서는 잊혀진 프랑스 서쪽 도시 라발에 초청받아 ‘영화와 건강’이라고 이름 붙여진 회고전에서 <오아시스>에 관해 발표하게 됐다. 한국영화에 신체장애나 병에 관해 말한다는 것은 대개 한국영화 역사 자체를 되새겨 서술하는 것으로 귀착된다. <벙어리 삼룡>부터 <아다다>나 <서편제>를 거쳐 <오아시스>에 이르기까지 그 어떤 영화목록도 그토록 많은 신체 절단자와 절름발이, 장님, 벙어리, 난쟁이, 광인 등등을 포함하고 있지는 않다. 절름발이와 병자들이 많다는 것은 우선 현실의 반영이다. 즉 전쟁, 위생 상태, 작업장의 안전 부재 등은 수많은 사고의 명백한 원인이었다. 하지만 우리는 이 분석을 좀더 멀리 밀고 나갈 필요가 있다. 일제 강점시 한국인들을 선도했던 표어는 침략자들과 ‘한몸’을 이루어야 한다는 것이었다.

마찬가지로 한국의 산에 여러 다른 전략적 위치에 쇠말뚝을 박았고, 그것은 마치 그토록 많은 혈에 침을 놓음으로써 육체처럼 한 나라를 마비시키려는 의도를 가지고 있었다고 한다. 게다가 신체와 국가 사이의 비유는 80년대 한국영화에 대해 서구의 문을 닫게 한 여러 강간장면을 설명하기도 했다. 신체의 분할은 결국 그 나라의 분단을 반영하는 것이다. 이런 설명은 예를 들어 <수취인불명>에서 소녀가 미군 부대에서 수술한 눈을 파버리고, <공동경비구역 JSA>에서 권총 한발이 병사의 손가락을 날려버리는 것과 같이(손가락 절단은 이어서 법의학자의 책상 위를 가깝게 잡은 장면에 의해 강조된다) 전쟁을 직접적으로 다룬 몇몇 영화에서 정당화된다. 그렇지만 이 이론은 충분치가 않다. 박찬욱 감독은 이런 역사적 배경과는 무관하게 <올드보이>에서 오대수의 혀를, <쓰리, 몬스터>에선 등장인물의 손가락을 자른다.

한국의 분단은 도시에 의해 고향을 박탈당한 사람들이라는 간과할 수는 없는 또 다른 상흔을 감추고 있다. <영자의 전성시대>는 이 점에서 본보기가 되는 멜로영화인데, 우리는 이 작품 속에서 도시의 부자들에 의해 강간당하고, 버스 사고로 한팔을 잃고 몸을 팔다가 결국엔 한쪽 다리가 없는 사람과 결혼을 하는 시골 처녀를 보게 된다. 영자의 신체 절단은 남북 분단의 형상화라기보다는 시골과의 단절과 순수함의 상실에 대한 형상화이다. 그래서 어떤 행복한 결말에선 절단된 두 신체가 하나의 단위를 형성하는데, 그것은 잘린 두 몸이 온전한 몸 전체보다 더욱 아름다운 결합의 형상이라는 간결한 생각을 보여준다. 잘린 신체의 일부는 일종의 되찾은 균형이라는 생각을 잘 표현한다. 그래서 <오발탄>의 주인공은 이빨을 한번에 하나씩 빼지 말고 한꺼번에 빼달라고 고집한다.

신체 장애는, 반복적이고 부당한 방법으로 운명에 의해 짓눌린 인물인 전형적인 한국 영웅을 놀랍도록 잘 보여준다. 그는 수난에 맞서는 평범한 연약함에서 그의 영광을 이끌어낸다. 우리는 강대진 감독의 <마부>에서 주인공이 다리를 절기 때문에 감동받는다. 절뚝거리는 그 다리는 삶을 헤쳐가는 각자의 어려움을 상징하고, 마부가 그의 인내력으로 어려움을 극복해가는 것은 희망의 원천이다. 침묵의 외침인 흉터는 내적 고통의 시각적 증거이며, 그것을 겪은 자의 용기를 증언한다. <꽃잎>에서 소녀는 격렬하게 자신의 순결한 살갗을 찢는데, 그것은 그 범죄(광주의 학살)가 아무런 흔적과 상처를 남기지 않았기에 더욱더 잔인하다.

오늘날도 여전히 많은 한국적 성공은 허약한 인물의 겉으로 드러난 약함과 그가 맞선 시련의 대조 위에 자리잡고 있는데, 그것은 운명의 공격과 그에 맞서 그가 보여주는 용기이다. 한국은 자기 신체 장애인들에게서 역사에 응답하는 영웅주의를 발견했다. 그런데 어째서 거리나 일상생활에서 영화의 영웅들을 만나지 못하는지 알아볼 일이다.

Glorieux handicapés, héros défigurés.

La semaine passée, Laval, ville de l’ouest de la France oubliée des circuits touristiques, m’invita à parler d’ <Oasis> dans le cadre d’une rétrospective intitulée <Cinéma et santé>. Parler du handicap ou de la maladie dans le cinéma coréen revient presque à retracer toute son histoire. De <Samyong le muet> à <Oasis> en passant par <Adada> ou <Soppyonjae>, aucune filmographie au monde ne comporte autant d’amputés, de boiteux, d’aveugles, de sourds, de nains, de fous… Cette accumulation d’éclopés et de malades reflète en premier lieu une réalité : les guerres, les conditions sanitaires, le manque de sécurité sur les chantiers … furent certainement la cause d’un grand nombre d’accidents. Il faut cependant pousser l’analyse au-delà. Lors de l’occupation japonaise un slogan incitait les coréens à ne faire <qu’un seul corps> avec l’envahisseur. De même on m’a raconté que des pieux avaient étés plantés à différents endroits stratégiques des montagnes de Corée, comme autant de points d’acupuncture sensés paralyser le pays comme un corps. Le parallèle entre corps et nation a en outre déjà expliqué nombre de scènes de viols, qui dans les années 80 fermèrent les portes de l’occident au cinéma coréen. La division du corps refléterait donc l’amputation du pays. L’explication se justifie dans un certain nombre de films abordant directement la guerre, comme par exemple <Adresse Inconnue> où la jeune fille crève son œil opéré dans une base américaine et <J.S.A> où une balle de revolver arrache le doigt du soldat (amputation soulignée ensuite par un gros plan sur la table du médecin légiste). Cette théorie est cependant insuffisante. Park Chan wook tranche la langue de O Daesu dans <Old Boy> et les doigts du personnage de <Monsters> sans arrière-pensée historique.

La division de la Corée occulte une autre déchirure qui ne saurait être négligée : ceux que la ville a arraché à la terre natale. <Les plus beaux jours de Yongja> est à ce titre un mélo exemplaire puisqu’on y voit une jeune fille de la campagne violée par de riches citadins, perdre un bras dans un accident d’autobus, se prostituer puis épouser un unijambiste. L’amputation de Yongja n’est pas tant l’image de la séparation Nord-Sud que celle de la perte de l’innocence et de la rupture avec la campagne. Les deux mutilés forment une unité dans un happy end qui illustre une idée simple : deux corps amputés sont une plus belle image d’union qu’un corps entier. Ces membres tranchés expriment bien une certaine idée d’équilibre retrouvé. Voilà pourquoi le personnage principal de <Obaltan> insiste pour se faire arracher plusieurs dents en même temps et non une seule à la fois.

Le handicap illustre à merveille le héros coréen typique : un personnage sur qui le destin frappe de façon répétée et injustifiée. Il tire sa gloire de sa faiblesse ordinaire qui résiste au martyr. Nous sommes bouleversés par <Le Cocher> de Kang Taejin parce qu’il boite : cette jambe qui claudique représente la difficulté de chacun à avancer dans la vie, le cocher qui la surpasse par son endurance est source d’espoir. La plaie, cri silencieux, est la preuve visuelle d’une douleur intérieure, elle atteste du courage de celui qui la subit. Dans <Pétale>, la jeune fille lacère violemment sa peau immaculée car le crime (le massacre de Kwangju) est d’autant plus cruel qu’il n’a pas laissé de traces, de cicatrices.

Aujourd’hui encore, bien des succès coréens reposent sur ce contraste entre la fragilité apparente d’un personnage diminué et l’épreuve à laquelle il est confronté ; entre les coups du sort et le courage qu’il montre en y résistant. La Corée a trouvé dans ses handicapés un héroïsme qui répond à son histoire. Reste à savoir pourquoi on croise si peu ces héros de cinéma dans la rue et dans la vie courante.

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